Le Deal du siècle, une propagande américaine qui a échoué avant même d’être présentée

8:28 - June 09, 2019
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Le Deal du siècle est un plan « de paix » du président américain Trump, selon lequel Israël devrait donner son accord pour la création d'un État palestinien indépendant en échange de privilèges et de l'annexion des territoires occupés.
Depuis la création du régime sioniste, les gouvernements américains ont qualifié ce régime de « partenaire stratégique » et étaient étroitement impliqués avec Israël. Bush père, au début des années 90, a présenté un plan spécial pour la Palestine, et son projet de "Processus de paix au Moyen-Orient" principalement axé sur la formation de deux états, palestinien et sioniste.
 
Dans le cadre de ce plan qui a conduit le Mouvement de libération de la Palestine (FATAH) à la table des négociations, la conférence de Madrid a eu lieu en 1991 et les accords d’Oslo ont été signés en 1993. Depuis, les pourparlers se sont poursuivis mais sans résultat positifs pour l’OLP. 
 
Les quatre gouvernements américains suivants ont eu la même politique jusqu'en 2016, mais avec davantage de privilèges pour Israël comme la nomination de Jérusalem comme capitale d’Israël, le transfert de l’ambassade américaine de Tel Aviv à Jérusalem, le don des hauteurs du Golan à ce régime et la création de nouvelles colonies en Cisjordanie et dans d’autres territoires occupés. 
 
En 2018, le Deal du siècle parrainé par Trump et dirigé par son gendre et conseiller, Gerd Kouchner, Jason Greenblatt, représentant spécial du président américain pour le Moyen-Orient, David Friedman, ambassadeur des États-Unis en Israël et Berkowitz, est un soi-disant « accord de paix » avec les Etats-Unis comme principal intermédiaire, soutenu par l'UE et certains pays arabes de la région. 
 
Kouchner a déclaré que le plan comprenait des éléments économiques et un « document d'action » important sur la sécurité, l'engagement et un avenir prometteur, bien que ce document de 200 pages qui fait la joie d’Israël et inquiète les Palestiniens, soit encore très vague.
 
Lorsque le Hamas et le Fatah avaient signé un accord de réconciliation, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu avait suspendu les négociations entamées sous le président sortant Barack Obama en 2014. Ce fut un échec pour l'ancien secrétaire d'État, John Kerry, qui avait travaillé neuf mois sur ces pourparlers.
 
La construction de colonies sionistes dans les territoires occupés et l'opposition à l'adhésion de la Palestine aux Nations Unies, ont également accéléré l’échec des négociations.
 
Daniel Thompson, ancien conseiller du ministre américain des affaires étrangères, a déclaré que le plan de Trump était une « création de l’esprit » et que Trump voulait montrer qu’il était capable de faire ce que les anciens présidents n’avaient pas pu faire.
 
« Nous n'avons pas encore vu le plan de Trump mais les rumeurs disent qu'il défend les intérêts d'Israël. Le transfert de l'ambassade des États-Unis à Jérusalem et le soutien à l'occupation du plateau du Golan par Israël vont dans ce sens », a-t-il dit.
 
Les Palestiniens affirment que ce « Deal du siècle » entraînera de nouveaux désaccords. Selon le ministre palestinien des Affaires étrangères, Riyadh al-Maliki, cet accord est une « capitulation ». Les Palestiniens ont coupé leurs relations avec Trump depuis 2018 et déclaré que les États-Unis ne pouvaient plus agir en tant que médiateur pour la paix entre la Palestine et Israël.
 
Le Mouvement de libération de la Palestine (Fatah) a exprimé à plusieurs reprises son mécontentement face à ce « Deal du siècle » et mis en garde contre ses conséquences néfastes. Jawad al-Harazan, personnalité importante du Fatah, a déclaré qu’on ne pouvait plus faire confiance à Trump en tant que médiateur.
 
« Les dirigeants palestiniens n'ont pas encore reçu une copie du plan ainsi que les médias, seuls Kouchner, Greenblatt (Envoyé spécial au Moyen-Orient) et Friedman sont informés de ce qu’il renferme. Il reconnaîtra certainement les décisions de Netanyahu sur les colonies, les réfugiés, le statut de Jérusalem et les hauteurs du Golan, et apportera un soutien financier à Netanyahu pour qu’il remporte les prochaines élections et reste au pouvoir », a-t-il dit.
 
David Friedman, ambassadeur américain dans les Territoires palestiniens occupés, partisan et promoteur de la construction de colonies en Cisjordanie, est un de ceux qui ont joué un rôle décisif dans la décision de Trump de transférer l’ambassade américaine au consulat de Jérusalem.
 
Récemment, le secrétaire d'État américain, lors d'une réunion avec un groupe de dirigeants juifs, a déclaré que ce plan était inapplicable et échouerait car il s’agit d’un plan unilatéral au profit de Tel-Aviv, espérant que les Palestiniens ne le rejettent pas immédiatement. Il a également déclaré qu'il n'y avait aucune garantie que le gouvernement américain actuel puisse régler ce problème mais qu’il espérait que "tout le monde fera preuve de patience". 
 
Selon l'analyste palestinien Abdul Mahdi Matawi, les Palestiniens veulent la fin de l'occupation des territoires palestiniens et un État palestinien indépendant avec Jérusalem-Est pour capitale.
 
Depuis plus d'un an, les "rassemblements de protestation" palestiniens dans la Bande de Gaza reçoivent de violentes réponses de la part d'Israël qui a fait des centaines de morts et de blessés parmi les Palestiniens. L'étendue du conflit a également été étendue à Ramallah et à Bayt al-Wahl en Cisjordanie, ce que les responsables sionistes n’avaient pas prévu tout comme ils n’avaient pas non plus prévu que les Israéliens lancent des dizaines de roquettes sur les territoires occupés et défient le Dôme de Fer, et il semble que "le Deal du siècle" avant même qu’il ne soit lancé, a échoué.
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