Algérie : le musée national des antiquités et des arts islamiques a rouvert ses portes

9:27 - August 25, 2019
Code de l'info: 3470400
Le musée national des antiquités et des arts islamiques d’Alger a rouvert ses portes aux visiteurs, après près de six mois de fermeture. le public peut à nouveau découvrir la plus importante collection de l'histoire de l’art en Algérie depuis 2.500 ans.

L’un des plus vieux et des plus importants musées consacrés à l’art islamique et antique a été fermé pour «des raisons de sécurité suite à l’acte de vandalisme dont le musée a fait objet le mois de mars passé et qui a ciblé certains de ses pavillons en y volant un nombre d'objets de valeur après avoir mis le feu dans des locaux administratifs causant la destruction de documents et de registres, a-t-on appris auprès du directeur de la protection légale des biens culturels et de la valorisation du patrimoine culturel au ministère de la Culture, Chentir Farid.
Inauguré par Félix Faure en 1897, le Musée des antiquités fut le premier musée municipal d'Alger.
C'est aujourd'hui l'un des musées les plus intéressants d'Alger. Il abrite dans son premier pavillon une importante collection d'antiquités classiques composée de vestiges (sculptures, mosaïques, bronzes, poteries...), tandis que dans le deuxième pavillon, celui des arts islamiques, on retrouve principalement des objets datant de la période islamique comme de la monnaie, des sabres, des bijoux, du mobilier avec notamment le minbar de la Grande mosquée d'Alger.
Ce qui fait, la collection d'objets et l'édifice en lui-même transmettent des sensations uniques aux visiteurs, c'est pourquoi il était «important et primordial» de le rouvrir aux visiteurs avides de découverte et de connaissance.
«C’est une fermeture qui nous a été imposée par les évènements qui ont eu lieu en mois de mars dernier. Donc, par des mesures de sécurité, nous avons décidé de mettre les collections exposées à l’abri, en attendant le renforcement des mesures de sécurité», nous a affirmé M. Chentir, en rejetant toute rumeur qui dit que «le prolongement de la fermeture du musée est dû à des raisons autres que les mesures sécuritaires».


La sécurité des objets est primordiale

Les travailleurs à leur tour réclament la réouverture et la réinsertion des activités du musée. Cette fermeture s’avère «pas normale», selon M. Chentir, qui a précisé qu’«un courrier a été adressé à la direction du musée, lui demandant la réouverture du musée au grand public».
Il a expliqué que cette décision a été prise suite à la réunion de la commission qui a eu lieu au mois de juin passé avec le personnel du musée, et qui a été suivie par un PV, où il «leur a été demandé de remettre les objets à leur place et de procéder à la réouverture du musée», explique notre interlocuteur, en précisant que lors de la réunion, «les travailleurs ont garanti que toutes les conditions sont réunies pour la réouverture. Donc, la question que nous posons, c’est pourquoi le musée n’a pas été rouvert depuis ce temps?»
Sur cette question-là, nous nous sommes approchés de la directrice du musée maritime et directrice par intérim du musée national des antiquités et des arts islamiques, Madame Amel Mokrani, qui assure l’intérim depuis la fin du mois de juin passé. Elle nous précise que le plus important était que toutes les conditions soient réunies pour procéder à la réouverture du musée. «Ce n’est pas un retard, mais c’est beaucoup plus les travaux, le déplacement des objets, la mise en place des appareils de sécurité endommagés, la peinture… qui ont pris beaucoup de temps», déclare-t-elle.

La protection des objets est une priorité

En faisant appel à son expérience de docteur en archéologie, Mme Mokrani nous explique qu’après l’acte de vandalisme survenu en mois de mars passé, et pour procéder à la rénovation et la restauration des parties endommagées dans le musée, le déplacement des objets existants était obligatoire (pour leur préservation et sécurité). Une opération qui prend du temps en raison que les œuvres courent le risque de s'abîmer ou de s'altérer.
«La priorité était d'assurer la protection et la conservation des objets et spécimens durant le déplacement, l'installation, l'entretien et le démontage d'une exposition», explique-t-elle. Sachant que le temps de la fermeture ne peut pas être égal à la valeur inestimable de ces objets qui reflètent notre patrimoine culturel, notre identité et surtout notre souveraineté.
«Ces déplacements accroissent les risques de détérioration : déchirures, fentes, fêlures, bris, corrosion et taches dues à la condensation. Certains effets du transport ne sont pas immédiatement décelables. Il faut parfois quelques années avant qu'un dommage ne devienne apparent», explique-t-elle, en ajoutant que ces objets ont été remis à leur place «saints» tout en rendant hommage à tous les travailleurs du musée qui «grâce à eux, les choses sont rentrées dans l’ordre. C’est eux les chefs d’orchestre» qui ont travaillé «dur et fort» pour remettre le musée à son état habituel.
La directrice par intérim, et par une pure conscience professionnelle, ne cache pas sa peur quant à la sécurisation du musée. «bien que la sécurité est bien établie les jours de semaine, mais parfois les vendredis qui coïncident avec les marches, on enregistre une absence totale des forces de l’ordre». «Chaque vendredi, bien que le musée n’ouvre pas ses portes, je ne peux m’empêcher de faire un tour pour faire un constat des lieux. C’est plus fort d’avoir cette peur pour le musée, pour les objets qui s’y trouvent…. c’est notre histoire et notre identité qu’on veut protéger en premier lieu», souligne-t-elle.

Une sécurité assurée

Le directeur de la protection légale des biens culturels et de la valorisation du patrimoine culturel au ministère de la Culture a tenu à rassurer que toutes les mesures ont été prises, en raison qu’un travail de collaboration a été fait avec les services de l’ordre (la DGSN), pour le renforcement de la sécurité du musée.
«On a adressé un courrier au ministère de l’intérieur pour demander le renforcement de la sécurité du musée, et c’est ce qui a été fait», a-t-il indiqué, en citant également l’existence des caméras de surveillance et des agents de surveillance.

elmoudjahid

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